NOUS
QUITTONS MONASTIR,
NOUS
QUITTONS LA TUNISIE…
Deux
hivernages dans cette ville
nous
ont permis de l'apprécier,
comme
nous avons pris plaisir
à
côtoyer ses habitants.
Véronique
et Christian sont déjà en Italie,
avant
de se rendre en Croatie.
Nous
laissons, avant leur départ,
Sabrina et Fabio
heureux
d'avoir trouvé
un
superbe pied-à-terre;
Najwa
et Jean-Yves
sont sur le point de lever l’ancre.
Baptême
marin pour Najwa,
qui
a entendu toutes les horreurs possibles
sur
la navigation...
Martine
et Jean-Marc
vont
tout l’été lutiner « La Lutine » ;
Gérard
hésite entre la Grèce
et
la Sicile ;
Yann
et Claudie, viennent d’arriver,
nous
les aurons peu vus;
ils
vont convoyer AWEL MAT,
leur bateau, jusqu'à Nantes,
en
faisant le tour de la Sicile,
en
passant par le Sud de la Sardaigne,
les
Baléares, Gibraltar, les Açores.
Belle
balade de 4 200 Milles nautiques
(Soit
7 800 Km)
Nous
n’aurons pas revu Dominique et Serge,
retenus
en France,
pas
plus que Josiane et Moncef.
Nous
retrouverons certainement en France
Simone
et Daniel, avec grand plaisir.
Nous
sommes bien au milieu des gens de mer;
nous
trouvons la fraternité, l'entraide,
la
franche rigolade,
comme
les discussions philosophiques....
Nous
trouvons surtout l'indépendance,
de
faire, ou de ne pas faire,
de
recevoir, souvent de façon impromptue,
d'être
reçus de même,
avec
plaisir, et sans contrainte,
dans
la joie simple d'être ensemble...
Mais
sans aucune obligation,
ni
mercantilisme.
Nous
avons tous un point commun:
la
navigation,
qui
donne la liberté;
une
liberté sous contraintes, certes,
mais
des contraintes imposées par la navigation,
l'entretien,
et la marche du bateau...
et
non des obligations extérieures.
Et
nous savons qu'il faut rester modeste
devant
ce qui nous dépasse
et
dont nous n'avons pas la maîtrise:
la
mer et le vent.
Pas
de place pour ce qu’Armand nomme,
avec
poésie, « le pipi-caca ».
Sans
doute, pour comprendre
(=
pour prendre avec soi)
cet
état d'esprit, faut-il avoir navigué.
Est-ce
pour cela que la plupart de nos amis terriens
sont
aussi des navigateurs ?
Nous
retrouvons avec eux
ce
qui devient de plus en plus important:
l'indépendance...la
liberté...
Que
ceux qui ne sont pas marins
et
qui restent nos amis,
se
rassurent.
Ils
sont suffisamment intelligents
et
aimants pour nous accepter
tels
que nous sommes.
Dernière image de la Tunisie
que
j’emporte précieusement :
Najwa.
Pour
moi, elle est à la Tunisie
ce
que Marianne est à la France :
un
symbole d’intelligence,
d’indépendance,
d’adaptabilité,
dans
le respect des traditions de son pays ;
et aussi d’humour
et
de joie de vivre ;
(Ne
m’a-t-elle pas dit, pour que je mémorise son prénom :
« C’est
comme la joie, mais avec un
N » ?);
avec
un esprit religieux, sans fanatisme,
mais
avec tolérance
et
respect pour les idées des autres.
Najwa
est la plus belle rencontre
que
j’ai fait dans ce pays.
Qu’elle
sache, qu’elle aussi,
restera
présente dans nos pensées et notre cœur.
C’est
avec elle que nous disons
au
revoir au pays,
avec
beaucoup d’amour…