AVANT- DERNIERE ETAPE
ET NOUS QUITTERONS DEMAIN LA SICILE
Cela faisait déjà
deux jours que je surveillais les prévisions météo, d’autant qu’une renverse
devait s’opérer, le vent passant du sud au nord. L’étude préalable des
cartes et la route envisagée pour un retour sur Monastir, demandait un courant
d’air venant du nord, ou éventuellement d’est, ce qui à cette époque ne se
produit que rarement.
Donc, disais-je, les
prévisions météo se précisant de jour en jour, nous avons quitté TRAPANI hier matin, Dimanche 26 Août, pour rejoindre MAZARA DEL VALLO,
ville et port de pêche abritant la plus grosse flotte de chalutiers de SICILE
et d’ITALIE, et qui, en plus de nous rapprocher de la TUNISIE, offre (toujours
d’après les cartes) un mouillage devant un brise- lames , nous mettant à l’abri
du nord est et ouest.
Je passe sur la
navigation qui a été une quasi formalité, le vent portant, forcissant au fur et
à mesure du trajet qui ne comportait qu’une trentaine de milles ( 56 Km ). Sur place,
il n’y a pas foule, puisqu’un seul bateau est au mouillage, un très beau cata
de 5O pieds. Nous nous installons, vérifions le mouillage, puis, comme il était
15 H 00, nous nous mettons à table ( non ! pas à la suite d’un contrôle de
police locale, rassurez-vous) car nous avions tout simplement…..faim !
Comme après chaque
repas, la digestion aidant et après une page trois-quart d’une lecture
soporifique, nous sombrons ( pas le bateau) ... Bref nous faisons une sieste….
Vous allez comprendre que nous avons bien été inspirés…
Quelques demie-heures
plus tard ( la sieste calculée en
demie-heures, rend moins coupable !!! ) nous émergeons, réveillés par
quelques voix et trompettes de bord, et, oh surprise lorsque nous regardons
autour de nous, ce ne sont pas moins d’une vingtaine de navires de toutes
sortes qui se trouvent non pas au mouillage, mais qui se croisent, se mettent à
couple, accélèrent, freinent, avancent , reculent, tournent, viennent et
reviennent, et puis il y a tout ceux que nous voyons au loin, qui renforcent l’effectif déjà présent et fort impressionnant. Impressionnant, la diversité
des embarcations : barques, bateaux moteurs de toutes sortes,
professionnels, plaisanciers, de toutes les tailles, puis viennent les voiliers
dont certains ont pavoisé, enfin tout ce qui flotte est là dans cet avant port
qui d’un seul coup devient un peu petit, à tel point que je remarque que
beaucoup d’entre eux ont les défenses en place. Le tout est bien évidemment
bondé, femmes, enfants, vieillards, en tenue de ville. MAIS QUE SE PASSE- T-IL,
ou que va-t-il se passer ??? J’hésite à installer les pares battages, car quelques furieux passent vite et près de La
Salamandre. Je ne suis tout de même pas tranquille, nous nous retrouvons mêlés
à une soixantaine de canots, mais d’un
autre coté assez curieux de la suite des évènements, ayant fini par deviner qu’une
festivité quelconque allait se produire
( l’intuition… l’intuition…).
Une « fiesta » ?
Cela peut être sympa !! Nous allons
vite consulter Internet, afin d’y dénicher quelques renseignements, quand nous
entendons une sono, qui diffuse une marche militaire et un « crieur »
qui lance des « VIVA SAN VITO , VIVA SAN VITO »…Sort du port un
chalutier escorté des Guardia Costiere, paré de feuilles de palmier, totalement
pavoisé, et transportant l’effigie de SAN VITO. Ensuite, tous les navires présents dans l’avant- port suivent en longue procession navale.
Le cortège qui, deux milles plus loin, s’est laissé dériver, a, ensuite procédé à un jeté de couronne, en la
mémoire des marins disparus. Le tout se terminant par un concert de cornes de
brume de plusieurs octaves, et un retour au port chaotique, ponctué par la même
sono diffusant la musique militaire et les « VIVA SAN VITO , VIVA SAN VITO ».
Nous ne sommes pas
venus à MAZARA DEL VALLO pour rien !!!
Minuit, nous sommes
dans les bras l’un et l’autre…. de Morphée, quand une déflagration nous tire d’un sommeil profond, suivi d’une
forte lueur verte traversant les petits hublots de notre cabine. Pas le temps
de s’interroger sur ce qui vient de se produire, qu’une deuxième salve
intervient. Nous sommes attaqués par un feu d’artifice, tiré à une centaine de
mètres, nous positionnant aux premières loges. Fort heureusement le vent léger pousse les résidus
de pétard, loin de la salamandre.
Pour la deuxième fois : Nous ne sommes pas venus pour
rien et « VIVA SAN VITO,VIVA SAN VITO »
Demain, Mardi 28, nous lèverons l’ancre pour rejoindre l’ile de
PANTELLERIA, où nous allons rester quelques jours. Brigitte ne manquera pas de
vous éblouir d’un reportage photos que vous semblez apprécier.
Apparition du chalutier..... |
....escorté par les Gardes Côtes... |
.....pavoisé.... |
Tout le monde se met en route.... |
Et VIVA SAN VITO ! |
Le chantier naval |
Collège des Jésuites : XVII ème |
Du travail pour Jean-Claude : Eglise de Saint Ignazio, XVIII ème, à restaurer. |
Ce qui reste du château construit en 1072, pour lutter contre les Sarrasins. |
Lequel Sarrasin ( reconnaissable grâce à son cimeterre ) se fait occire par un bon soldat Normand et surtout Chrétien. Cette représentation se trouve au dessus du portail de la cathédrale .... |
On peut aussi y lire quelque chose comme " Celui qui vient à Moi sera sauvé ". Les Sarrasins auraient dû connaître le latin .... |
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