J’ai été trompée . . .
Lorsque j’ai signé
pour aller à Madère,
au bureau des formalités dont je faisais allusion
dans mon
dernier article, c’est parce qu’il m’avait été vanté
le côté bonnard de
l’Atlantique,
sa grosse et ample houle qui soulevait le bateau,
l’élevant par
l’arrière, avec délicatesse,
avec des alizés qui vous poussaient,
en vent
portant, le bien nommé…
J’ai dû cocher sur le
formulaire une case qu’il ne fallait pas.
Nous sommes donc
partis de Portimao,
Vendredi, à 6 H 15.
La Salamandre et
Kestrel avaient certes fière allure,
comme toujours d’ailleurs.
Du vent, de travers,
soulevait de grosses vagues,
évidemment de travers elles-aussi,
sinon cela
n’aurait pas été drôle.
De la houle, il y en
avait, croisée avec les vagues :
je vous laisse imaginer le
tricotage :
une vague à l’endroit, la houle à l’envers.
Lorsqu’Armand m’a
rappelé que l’idée d’aller à Madère
était sortie du cerveau si bien ordonné de
Jean-Claude,
et que, sauf erreur, il ne participait pas à notre périple,
préférant
la Méditerranée,
une grosse boule de hargne est venue
se plaquer sur mon plexus
solaire.
Voyant le risque
d’arriver à Madère
avec un début d’ulcère à l’estomac,
j’ai aussitôt effectué
plusieurs respirations complètes
et profondes, et déclamé quelques mantras,
dont
les puissantes vibrations
ont apaisé mon mental en fusion.
Le bateau filait bon
train, atteignant superbement
8 nœuds, près de 15 Km / H.
8 nœuds, près de 15 Km / H.
La nuit à été identique à la journée.
24 heures après le
départ, nous avions effectué 155 Milles.
(Soit 287 Km)
Si le vent a été plus favorable le lendemain,
la mer était toujours grosse.
Samedi matin. |
Après une "bonne" nuit . . . |
Samedi après-midi. |
Se bouger a constitué
une difficulté tout au long du trajet.
Tout m’a été
pénible : s’habiller lorsqu’il faisait froid,
se déshabiller lorsqu’il faisait chaud, aller aux toilettes…
se déshabiller lorsqu’il faisait chaud, aller aux toilettes…
Navigation toutefois
bonne pour le régime :
Vendredi, rien ;
Samedi, une pomme et un œuf
dur qui a eu de la peine à passer ; Dimanche, j’ai fait bombance :
deux oranges.
Merci à ceux qui ont
pensé à ma fête,
moi qui n’y étais pas (à la fête)
Je vous fais grâce
des multiples chutes à l’intérieur du bateau, sinon vous allez penser que je me
plains…
Le Capitaine s'est mieux comporté que moi,
sans être vraiment bien à l'aise.
sans être vraiment bien à l'aise.
Tout passe, (Tout
lasse aussi, paraît-il).
Toujours est-il qu’en
ce jour béni du Lundi 24 Juillet,
à 9 H 45, l’ancre était jetée à PORTO SANTO,
dans l’archipel de MADERE,
après 3 jours et 3 nuits de navigation,
soit exactement 75 H 30,
après avoir parcouru 466 Milles, soit 863 Km.
soit exactement 75 H 30,
après avoir parcouru 466 Milles, soit 863 Km.
Mon âme animiste
remercie les Esprits de l’Air et de l'Eau.
Je remercie aussi le
bateau, avec son pilote automatique
qui a bien tenu le cap.
qui a bien tenu le cap.
La Salamandre est
l’Esprit du Feu.
Ne souhaitez pas que je vous accompagne un jour
aux Caraïbes.
"Non merci, non merci, non merci".
(Cyrano de Bergerac)
Ne souhaitez pas que je vous accompagne un jour
aux Caraïbes.
"Non merci, non merci, non merci".
(Cyrano de Bergerac)
Arrivée à Porto Santo.
Terre volcanique. |
Tout de même: trois daurades coryphènes. La première est déjà au réfrigérateur. |
L'ancre est jetée dans le port. Kestrel a eu droit à la dernière place de la petite marina. |
Bravo et merci.
RépondreSupprimerBravo aux marins. Une traversée c'est déjà le début d'une circumnavigation. A 300kms/jour c'est une affaire vite réglée.
Merci à Brigitte pour son récit circonstancié digne des Slocum et autres Moitessier. Merci aussi pour Isabelle qui a vomi son petit déjeuner à la lecture de ce récit. C'est beau la solidarité féminine!
Bravo à Armand qui pense à remplir le frigo que Brigitte videra par dessus bord à la prochaine traversée.
Bon séjour à Madère et vivement la suite et les visites.
Pierre
L'inutile.
RépondreSupprimerPartir un vendredi !..Preuve de témérité ou d'une volonté délibérée de braver les vieilles croyances marines ?
Si je m'en tiens aux photos de ce merveilleux blog, que vois Je? Armand en pêche, Armand qui prend des photos et l'equipiere qui roupille emmitouflée bien au chaud et bien calée dans un confortable cockpit!!! À ce compte là je regrette bien de ne pas avoir été de la partie. Allez pace salute à vous coureurs d'océan. JC