Le dernier jour du Carnaval,
à Arrecife,
a lieu le Mercredi des Cendres.
Ce soir là, c'est l'enterrement de la Sardine.
"Enterrement " est un terme impropre,
puisque la Sardine va être brûlée.
La Sardine symbolise l'opulence du Carnaval
à laquelle il faudra mettre un terme
pour entrer dans la période de frugalité
qu'est le Carême.
Nous nous sommes retrouvés,
avec Françoise et Guy,
au départ du cortège.
Deux squaws échappées de la réserve.
Pris en flagrant délit de farniente,
nos deux soldats américains se sont tout de suite
mis au garde à vous.
La Sardine, en route vers l’holocauste.
Le Chapelier d'Alice
qui a volé la montre du Lapin Blanc.
Et c'est parti . . .
Ceux-là n'ont pas dû avoir chaud.
De dos . . .
. . . puis de face.
Certains ont admiré le vélo;
d'autres n'ont vu que le chien.
Spiderman enfant.
"Vive la France".
Tout y est: la cocarde, la Tour Eiffel,
et l'air triste de la dame qui arbore nos couleurs.
Certaines se sont déguisées en Mouquère,
ou en Moukère, si tu veux . . .
(Mot algérien, de l'espagnol "mujer").
Suffisamment rare ici pour être signalé.
Devant la plage:
arrivée de la Sardine,
qui est portée jusqu'au lieu du sacrifice . . .
. . . avant d'être hissée sur la bûcher.
Le feu est mis aux poudres . . .
. . .avant le feu d'artifice final.
Le feu purificateur invite à renaître
dans une société où l'ordre
des choses serait rétabli.
Dans certaines sociétés primitives,
ce sont des voitures qui sont brûlées,
non pour rétablir l'ordre,
mais pour son contraire.