Vendredi 17
Avril :
Après avoir bu le café pour avoir Internet,
pour une histoire de météo,
et
surtout pour avoir les enfants au bout du fil de Skype,
il était 10 Heures,
lorsque nous avons
quitté CARLOFORTE,
quitté la langue italienne, quitté l’Europe…
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Au revoir, CARLOFORTE. |
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Derrière nous, l'Europe. |
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Devant nous, l'Afrique... |
Bien sûr, le vent
n’avait ni la direction, ni la force prévues,
mais il est resté des plus
sympathiques,
et nous a permis de gréer le spi,
à 17 H, lequel a propulsé le
navire,
avec une moyenne de
6 Nœuds, soit 11 Km/h, pendant 10 H.
Plutôt bien,
non ?
(Je devrais, ici,
faire une digression, sur la vitesse et sur le temps…
Et bien non, vous allez
vous passer de ma philosophie…)
Il était 21 H,
lorsque le moulinet de la canne à pêche
a joué l’air favori d’Armand,
lequel a
remonté de quoi nourrir
l’équipage pendant quelques jours.
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1 m 04, le bestiau ! (Photo retouchée, car prise de nuit) |
A 3 H, le vent est
comme nous: il tombe de sommeil.
Et puis les batteries
vont vers la baisse :
veille sur le canal 16, radar, traceur, feux de
navigation
et feu de hune pour visualiser le spi,
même avec le réfrigérateur
arrêté,
l’énergie disparaît plus vite qu’elle ne se forme.
Donc : moteur.
Au matin, une bande
de dauphins nous accompagne.
Mais ils sont plus
difficiles à photographier,
même l’appareil photo en mode rapide,
que les
pigeons de la place.
Après avoir dépassé
le CAP BLANC,
après 140 milles
parcourus, soit 260 Km
et au bout de 28 H 30 de navigation,
il est 14 H 30, 13 H 30 en Tunisie,
nous mettons les
amarres dans :
LA MARINA DE BIZERTE
laquelle vaut bien le reportage
que vous allez voir...
Il y a trois ans, en
Mai 2012, alors que nous étions au port de pêche,
un démarcheur est venu nous
vanter les extraordinaires installations
de la future marina, dont la
construction était en cours.
J’ai conservé la
documentation.
Voici le
virtuel :
Etaient prévus, dans
un plan d’eau de 35 hectares,
800 anneaux, l’accueil de bateaux pouvant faire
110 mètres,
une résidence de luxe de 270
appartements,
fitness, sauna, hammam, piscine, une centaine de boutiques…
et le
toutim et tout le toutim…
plus, un port technique, avec une aire de carénage de
15 000 m².
Ouverture pour le mois d’octobre ;
nous pouvions déjà
réserver une place ;
tarifs donnés sur 30 ans, à voir pour 50 ans !
En approche de la « Marina », nous avons constaté
que nous foulions le Désert des Tartares.
Nous nous sommes toutefois amarrés, pour 20 € la nuit.
Je parle bien en EUROS, et NON EN DINARS !!!
De l’eau, oui, si on veut ; de l’électricité, point.
Voilà la réalité:
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Nous sommes presque seuls. |
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Des pontons, certes, il y en a, avec les bornes pour l'électricité. |
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En attente des logements de luxe. |
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Unique point d'eau !!! |
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Les toilettes publiques ??? |
Car « la
Révolution » est passée par là.
« Du temps de
Ben Ali, nous confie le « Capitaine » de la Marina,
tu donnais
un coup de fil qui remontait jusqu’au Ministre,
et tu avais les fonds
nécessaires. »
Ah, nostalgie des
temps anciens,
où tout était sans doute corrompu,
mais où tout fonctionnait
mieux…
la corruption doit toujours exister,
mais plus grand-chose ne
fonctionne.
Maintenant,
couic ! Les investisseurs n’investissent plus,
et, chose curieuse, il faut
de l’argent pour payer les ouvriers !
En bref, le Jasmin de la Révolution ne sent
plus très bon
et le Printemps arabe s’embourbe
dans le marasme économique.
Triste, triste,
triste…
Reste la médina, avec
son marché, ses odeurs d’épices (et de poisson)…