dimanche 19 avril 2015

DE L'EUROPE A L'AFRIQUE


Vendredi 17 Avril :

Après avoir bu le café pour avoir Internet, 
pour une histoire de météo, 
et surtout pour avoir les enfants au bout du fil de Skype,
il était 10 Heures,
lorsque nous avons quitté CARLOFORTE, 
quitté la langue italienne, quitté l’Europe…


Au revoir, CARLOFORTE.


Derrière nous, l'Europe.





Devant nous, l'Afrique...


Bien sûr, le vent n’avait ni la direction, ni la force prévues, 
mais il est resté des plus sympathiques,
 et nous a permis de gréer le spi, 
à 17 H, lequel a propulsé le navire, 
avec une moyenne de 
6 Nœuds, soit 11 Km/h, pendant 10 H. 

Plutôt bien, non ?

(Je devrais, ici, faire une digression, sur la vitesse et sur le temps…
Et bien non, vous allez vous passer de ma philosophie…)

Il était 21 H, lorsque le moulinet de la canne à pêche
 a joué l’air favori d’Armand, 
lequel a remonté de quoi nourrir 
l’équipage pendant quelques jours.

1 m 04, le bestiau !
(Photo retouchée, car prise de nuit) 


A 3 H, le vent est comme nous: il tombe de sommeil.

Et puis les batteries vont vers la baisse : 
veille sur le canal 16, radar, traceur, feux de navigation 
et feu de hune pour visualiser le spi, 
même avec le réfrigérateur arrêté, 
l’énergie disparaît plus vite qu’elle ne se forme. 

Donc : moteur.


Au matin, une bande de dauphins nous accompagne.
Mais ils sont plus difficiles à photographier, 
même l’appareil photo en mode rapide, 
que les pigeons de la place.
























Après avoir dépassé le CAP BLANC,



après 140 milles parcourus, soit 260 Km 
et au bout de  28 H 30 de navigation,
 il est 14 H 30, 13 H 30 en Tunisie,
nous mettons les amarres dans :




LA  MARINA  DE  BIZERTE

laquelle vaut bien le reportage
que vous allez voir...


Il y a trois ans, en Mai 2012, alors que nous étions au port de pêche,
 un démarcheur est venu nous vanter les extraordinaires installations 
de la future marina, dont la construction était en cours.

J’ai conservé la documentation.

Voici le virtuel :





Etaient prévus, dans un plan d’eau de 35 hectares, 
800 anneaux, l’accueil de bateaux pouvant faire 110 mètres,
 une résidence  de luxe de 270 appartements, 
fitness, sauna, hammam, piscine, une centaine de boutiques…
et le toutim et tout le toutim… 
plus, un port technique, avec une aire de carénage de 15 000 m². 

Ouverture pour le mois d’octobre ;
 nous pouvions déjà réserver une place ; 
tarifs donnés sur 30 ans, à voir pour 50 ans !




En approche de la « Marina », nous avons constaté
que nous foulions le Désert des Tartares.

Nous nous sommes toutefois amarrés, pour 20 € la nuit.

Je parle bien en EUROS, et NON EN DINARS !!!


De l’eau, oui, si on veut ; de l’électricité, point.


Voilà la réalité:

Nous sommes presque seuls.


Des pontons, certes, il y en a, avec les bornes pour l'électricité.

En attente des logements de luxe.

Unique point d'eau !!!

Les toilettes publiques ???





Car « la Révolution » est passée par là.

« Du temps de Ben Ali, nous confie le « Capitaine » de la Marina, 
tu donnais un coup de fil qui remontait jusqu’au Ministre, 
et tu avais les fonds nécessaires. »

Ah, nostalgie des temps anciens, 
où tout était sans doute corrompu, 
mais où tout fonctionnait mieux…
 la corruption doit toujours exister,
 mais plus grand-chose ne fonctionne.


Maintenant, couic ! Les investisseurs n’investissent plus,
 et, chose curieuse, il faut de l’argent pour payer les ouvriers !

 En bref, le Jasmin de la Révolution ne sent plus très bon 
et le Printemps arabe s’embourbe 
dans le marasme économique.

Triste, triste, triste…

Reste la médina, avec son marché, ses odeurs d’épices (et de poisson)…





1 commentaire:

  1. Effectivement, belle bête, elle a meilleure mine que la marina....
    Bises à vous deux.

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