A nous, à vous les nouvelles « TERRA INCOGNITA »
Et oui, dimanche nous étions encore à MONASTIR ( Afrique !!! ) et aujourd’hui, nous mouillons à l’entrée de Xlendi Bay, sur l’île de GOZO, à Malte.
Que de chemin parcouru depuis notre départ de Toulon et que d’étapes plus ou moins séduisantes, mais là, je dois dire que l’on s’approche des strates paradisiaques jusqu’alors inconnues, ( à part, peut- être, Girolata ). Mais pour arriver là, nous avons dû parcourir 180 Mn, en faisant étape à Lampédusa , arrêt quasi obligatoire lors d’une traversée TUNISIE- MALTE.
Malgré mes calculs savants pour arriver début de soirée, juste avant que ne tombe complètement la nuit noire, notre atterrissage s’est fait à l’aveuglette, rendant l’interprétation électronique différente de notre vision. Bref après les interrogations, bonnes et mauvaises, nos déductions, toutes aussi mauvaises que bonnes, décision est prise d’enrouler les voiles, puis de terminer l’étape, au moteur. Tiens, cela faisait longtemps, la pompe à eau de mer est désamorcée... Pas « d’affolage », j’ai l’habitude, et j’en ai pris mon parti, deux coups de tournevis plus tard et tout est rentré dans l’ordre.
Notre approche du port me laisse dubitatif, car j’y repère plusieurs feux rouges, un feu vert haut perché, enfin, comme nous avons adopté une vitesse proche de celle des « cagouilles » nous ne risquons pas grand-chose et, pourrons intervenir rapidement, si le besoin s’en faisait sentir.
Lors de discussions avec « les grands navigateurs » ayant pris parti d’hiverner, voir de résider à Monastir, en posant la question sur les difficultés éventuelles de l’arrivée à Lampédusa, les avis semblaient concorder, à savoir :
« Quand tu arrives, à l’entrée du port, il y a une anse avec une plage au fond, et s’il n’y a pas le cargo ravitailleur d’eau, ancré à cet endroit, c’est bon, tu peux y jeter ta pioche. Sinon, tu rentres dans le port, vers la gauche, c’est gratuit ». ( Le mot « gratuit » m’interpelle immédiatement, et fait indéniablement partie de ce vocabulaire qui sonne bien à mes oreilles !!! ).
« Mais attention, c’est le bordel : des fois il n’y a pas de place, et il n’y a pas beaucoup d’eau, faut faire gaffe ». (« Faut faire gaffe », à l’inverse du mot « gratuit », est justement le mot qui veut dire que si tu ne fais pas gaffe, les conséquences ne vont pas du tout être gratuites alors « meffi ») .
Nous optons pour la première solution…était-ce la bonne ?
Nous mouillons l’ancre, plus 60 mètres de chaine, j’avale un de ces comprimés, qui pourraient servir aux voyages intersidéraux de longues durées ( comme ceux des films où les protagonistes dorment plusieurs années ), et vite au lit car je suis vidé.
« Flash back »
Monastir, il est quatre heures du matin, je suis au bureau de la Police aux frontières. Je vais effectuer les démarches de sortie de Tunisie, consistant en deux coups de tampon sur les passeports. En fait, cela a l’air plus simple qu’il n’y parait, d’autant que dans le poste de police, les agents sont aux prises ( enfin ils aimeraient bien l’être !!! à ce qu’il me semble ), avec la gente féminine, représentée sous la forme d’un demi-tapin alcoolisée jusqu’au gosier, au cul rebondi et à la poitrine débordante. Bref ça rigole, ça propose, ça touche tous les arrondis, et il y avait de quoi, bref nous étions loin de la loi coranique, loin de la loi tout court.
Et moi, je patientais bien sagement, un peu amusé de cette scène connue des poste de police la nuit, en déduisant même qu'il devait en être ainsi dans tous les postes de police de la planète... Ah ! Le prestige de l’uniforme, ce n’est pas une légende !!!
Le temps passe, puis me voilà en possession de nos passeports, dûment estampillés du sésame tant attendu, sauf que, un bon policier rigolard (certainement grâce aux promesses amoureuses du demi-tapin précité ) m'indique qu'il me faut maintenant aller voir le douanier, préalablement réveillé par ses soins, et une fois à son contact, je comprends immédiatement, qu'un douanier, mal réveillé à 4 h 00 du mat, par un plaisancier impatient de prendre la mer, ne sera pas bon à prendre à rebrousse poil. La suite me donnera raison. A ce sujet référez-vous au laïus de Brigitte qui doit se trouver pas loin quelque part sur le blog.
05 H 15, nous voilà enfin sortis du port de MONASTIR, avec du vent dans le nez, jusqu'à l'ile de KURIAT qu'il faut prendre par le nord, pour ne pas risquer de rester planté sur un banc de sable. Nous obliquons alors sud-est et nous naviguons au près bon plein, quand le moulinet paré pour le gros, se met à chanter… et moi de déchanter !!! Un oiseau marin a pris le rapala dans ses pattes palmées. Je mets le bateau en panne, et ramène le volatile, quand sur l'autre canne, un autre départ à plumes. Une heure plus tard, une bestiole est libérée, l'autre, en piteux état, est réconfortée, puis installée dans l'annexe, pour du repos et peut-être une résurrection : " Inch Allah " .
Le bateau courre sur l'eau à bonne vitesse, avec des conditions de mer idéales, vent 10 à 13 Nds, la Salamandre, à 6.5, 7.5 Nds. La routine s'installe ; la traversée devrait être bonne. Elle le fut, si ce n'est que Brigitte, n’étant plus amarinée, après un mois sans navigation, a passé le voyage la tête dans le seau……Et nous atteignons LAMPEDUSA…..
PENSEE PROFONDE DE BRIGITTE :
La navigation est comme le mariage, si on n’apprend pas à être heureux, il faut apprendre à être philosophe……………
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