CARACAL, skippé
par Laurent, entre dans Sliema creek, Samedi 6 Avril, le mât en bois explosé en
quatre morceaux soigneusement rangés le long des passavants. J’avais arrêté le
récit, juste avant la visite des « très vieilles pierres ».
La suite de l’histoire se devait de vous être racontée, tant
elle est riche d’enseignements.
Bien évidemment, la
question est immédiate !! Visiblement Laurent a démâté, mais dans quelles
circonstances ? Hélas, mes craintes de la veille étaient justifiées….
.
.
En fait, Laurent a fait l’objet de la « triste et
célèbre » loi de Murphy, loi
dite de l’emmerdement maximum.
Premier déclencheur,
la mauvaise décision de passer au sud de l’île, en connaissant la météo, qui
avec le retard pris, promettait des vents au minimum de 25 à 35 Nds. (Soit 50 à
70 Km/h)
Deuxième déclencheur… Avec
cette météo, à la pointe de l’île, le vent atteignait 50 Nds (Soit 100 Km/h), avec
une mer forte et agitée, et de l’aveu même de Laurent, il n’était plus question
pour lui de réduire la grand voile. Il avait pourtant bien affalé de foc, à
partir de 30 Nds (sans enrouleur, Laurent, en puriste, endraille ses voiles
d’avant…à l’ancienne). Seul, par 5O Nds, il faut être courageux… cependant,
concernant la grand voile, il a estimé que la manœuvre était des plus
périlleuses. On le comprend…
L’enchaînement…. A un moment, dit-il, il a entendu quelque
chose de métallique casser, sans savoir quoi exactement, mais laissant supposer
qu’il s’agissait d’un hauban. Très peu de temps après, et dérivant, car étant au près, il doit virer
de bord pour passer la pointe de MARSAXLOKK (c’est Maltais !!!!). Que
croyez-vous qu’il advînt ??? Le mât n’a pas résisté.
Ce récit est conforme en tout point à celui de Laurent. Mais la suite (dixit Laurent)
n’est pas non plus une sinécure. Pendant deux heures, il se démène pour faire
le « ménage » à bord. Il récupère l’essentiel du gréement, les
morceaux de mât qui tapent le long de la coque, la grand voile, les câbles et
écoutes diverses. Fort heureusement pour lui, son bateau est en acier, à l’abri
des coups de boutoir du mât, ce qui n’aurait pas été le cas avec un bateau en
résine. Son souci, est d’éviter que quelque chose vienne se prendre dans l’hélice.
Mais ce n’est pas tout : durant ce ménage, les gardes-
côtes, voyant sur leurs écrans radar que ce bateau ne bougeait plus, et se
trouvait très près de la côte, ont décidé d’envoyer un hélico pour lui porter secours (Avec la chute du mât, Caracal n’avait plus de VHF), et hélitreuille
un sauveteur à bord. Je vous passe les détails décrits par Laurent, mais pour
une expérience, ça c’est une expérience !!!! Bref, Laurent refuse d’abandonner
son navire, et explique au sauveteur, que son bateau n’a rien de grave, pas de
voie d’eau, que son moteur fonctionne, et dès qu’il sera assuré que rien ne
peut venir dans l’hélice, il rejoindra l’abri le plus proche, à deux miles de
là. Le sauveteur insiste, et devant la détermination de Laurent, fini par lâcher
« l’affaire », lui indiquant que l’hélico ne pouvait plus tenir
longtemps : le vent, « là-haut », affichait 55 Nds.(Soit 110
Km/h)
Sauvés, le bateau et le skipper le sont !!!! Laurent
rejoint le port de commerce le plus proche, se colle contre un quai, une partie
du mât toujours dans l’eau, le long de la coque. Il est 20HOO, ce vendredi 05
avril : il n’a qu’une envie, se reposer et il va se coucher…..
Bien évidemment, l’histoire ne s’arrête pas là, vous aurez
la suite, et des photos, très bientôt.
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