Bien à l’abri, profitant d’un temps de repos bien mérité,
hélas de courte durée, Laurent est réveillé en pleine nuit par les forces de
l’ordre et douaniers maltais, qui lui demandent de partir, l’endroit étant réservé aux cargos de
marchandises. Le temps, bien évidemment est toujours très mauvais et il n’est
pas question, pour lui, de bouger de place. Il leur explique sa situation, leur
donne ses papiers et retourne se coucher, on verra tout cela demain, leur
déclare-t-il fort mécontent.
Le lendemain matin, une grue vient sur le quai, l’aide à
récupérer les plus grosses parties du mât et du gréement, solidement attachées
le long de la coque. Le tout est ensuite mis à bord. Laurent apprend de la part
des personnes présentent que son sauvetage a fait l’information du journal
télévisé Maltais.
Il rejoint SLIEMA CREEK,
près du chantier de Manoel Island,
dans l’espoir évident de trouver un mât d’occasion et de réparer. Nous nous
retrouvons à couple et je me propose de l’aider dans ses démarches et recherches,
d’autant que dans le démâtage, il a perdu son annexe et se retrouve sans moyen
de regagner le rivage.
C’est décidé, mon
aide sera déjà celle de le transporter avec mon « dinghy ». Coups de
téléphone, déplacements chez les shipchandlers locaux, professionnels du
nautisme etc…Tous sont au courant de son histoire, elle est même, parait-il,
déjà sur You tube !!! Les
espoirs sont donc permis de trouver un mât, il suffit d’être un peu patient,
d’autant que nous sommes le week-end.
Lundi 08 avril,
Laurent appelle les différends contacts qui étaient confiants, mais les
résultats de leurs recherches sont hélas vains. Un ship, lui propose
d’assembler deux mâts de 5 mètres, pour arriver à la bonne longueur, mais je
donne mon avis, en indiquant les risques d’un tel bricolage qui me laisse
dubitatif : en effet, la section du mât ne sera pas proportionnelle à sa
nouvelle longueur. Peu à peu, au cours de la journée, nous voyons les
pistes se réduire, pour arriver à n’en retenir qu’une seule : nous aurons
la réponse le lendemain.
Mardi 09 avril,
nous nous rendons chez un mécanicien, des plus sympathiques (dernière piste)
qui nous demande d’attendre : il aura une réponse mercredi. Nous essayons
d’autres ships, et nous comprenons que le marché d’occasion n’existe pas à
Malte et qu’il est préférable pour tout le monde de ne vendre et de n’acheter
que du neuf. Solution inenvisageable……
Mercredi 10 avril, Laurent téléphone chez le mécanicien. La
réponse est négative : il faut encore attendre. Je remarque la déception
de Laurent, voir le découragement, cela se comprend. Nous en discutons, et l’ultime
solution nous venant à l’esprit est de récupérer les morceaux de mât, réparer
ce qui peut l’être, et assembler le tout de manière à établir un gréement de
fortune permettant d’être manœuvrable et de rejoindre la Sicile. Les chances de
trouver un mât seront bien plus grandes qu’à Malte.
La décision est prise, nous avons de l’outillage conséquent,
peu de temps certes, mais le courage et l’envie de faire quelque chose de
correct. Le soir même, nous nous mettons à l’œuvre……
Je vous passe les étapes, il suffit de regarder les images.
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Préparation des morceaux de mât utilisables... ou: scions, scions, scions du bois.... |
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Les travaux se feront sur le bateau bleu qui nous sert de quai |
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Un travail bien pensé est un travail à moitié fait.... |
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Le support de mât est redressé |
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Le travail sérieux commence |
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On assemble.... |
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...on ajuste, on colle... |
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...on perce... |
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...on contrôle, on cale... |
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...on assemble, on aligne.... |
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...on taille.... |
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......on "ciseaute".... |
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....on colle.... |
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...on boulonne.... |
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La tête du mât est remise, avec drisses et cordages |
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Le mât doit retrouver sa place |
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Grâce à une "chèvre", le mât est relevé, avec l'aide de la drisse de Spi de La Salamandre |
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Les haubans sont retaillés
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Impératif d'avoir les yeux en face des trous... |
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Ouf! Ce n'était pas si simple..... |
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Il faut aussi une voile... |
Vendredi soir,
tout est OK. A savoir si cela sera efficace ?? Mais, même réduit, le mât
permet de porter de la toile, qui une fois réglée, fera avancer
CARACAL vers la Sicile où Laurent va pouvoir retrouver sa femme
Florence et son fils
Pao….dans les temps.
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Un mât, une voile, ça ressemble à un voilier... |
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5 ris dans la grand-voile !!! |
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Bon vent
Laurent est bien arrivé en Sicile et Empédocle l'a bien reçu |
Très beau travail. Ça me rappelle mon opération du genou.
RépondreSupprimerJe découvre votre Blog par hasard... Le récit me touche beaucoup, 1000 mercis pour toute votre aide, grâce à vous, Laurent est arrivé à destination! Florence et Pao
RépondreSupprimerUne aventure qui restera longtemps dans nos mémoires, l'important dans ces circonstances et de garder le contrôle de soi même et d'immédiatement envoyer le plan B sans attendre un seul instant. Il n'y a pas de place pour la peur et la panique dans ces cas là, juste le temps de gérer tout ce qui est en mer pour remettre le moteur en marche et fuir la côte qui se rapproche. Heureusement comme le dit mon ami Armand, Caracal est en acier, c'est une forteresse un voilier extrêmement marin. Obligé pour un navigateur qui voyage en permanence dans des conditions parfois "houleuses". A l'heure qu'il est Caracal a reçu un nouveau mât en alu à Martigues et est repartit pour de nouvelles aventures vers les îles Canaries. Il n'y a pas d'aventures sans accidents ... Laurent avec Caracal
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