jeudi 25 avril 2013

CARACAL......fin...........




Bien à l’abri, profitant d’un temps de repos bien mérité, hélas de courte durée, Laurent est réveillé en pleine nuit par les forces de l’ordre et douaniers maltais, qui lui demandent de partir,  l’endroit étant réservé aux cargos de marchandises. Le temps, bien évidemment est toujours très mauvais et il n’est pas question, pour lui, de bouger de place. Il leur explique sa situation, leur donne ses papiers et retourne se coucher, on verra tout cela demain, leur déclare-t-il  fort mécontent.

Le lendemain matin, une grue vient sur le quai, l’aide à récupérer les plus grosses parties du mât et du gréement, solidement attachées le long de la coque. Le tout est ensuite mis à bord. Laurent apprend de la part des personnes présentent que son sauvetage a fait l’information du journal télévisé Maltais.

Il rejoint SLIEMA CREEK, près du chantier de Manoel Island, dans l’espoir évident de trouver un mât d’occasion et de réparer. Nous nous retrouvons à couple et je me propose de l’aider dans ses démarches et recherches, d’autant que dans le démâtage, il a perdu son annexe et se retrouve sans moyen de regagner le rivage.
 C’est décidé, mon aide sera déjà celle de le transporter avec mon « dinghy ». Coups de téléphone, déplacements chez les shipchandlers locaux, professionnels du nautisme etc…Tous sont au courant de son histoire, elle est même, parait-il, déjà sur You tube !!! Les espoirs sont donc permis de trouver un mât, il suffit d’être un peu patient, d’autant que nous sommes le week-end.

Lundi 08 avril, Laurent appelle les différends contacts qui étaient confiants, mais les résultats de leurs recherches sont hélas vains. Un ship, lui propose d’assembler deux mâts de 5 mètres, pour arriver à la bonne longueur, mais je donne mon avis, en indiquant les risques d’un tel bricolage qui me laisse dubitatif : en effet, la section du mât ne sera pas proportionnelle à sa nouvelle longueur.  Peu à peu, au cours de la journée, nous voyons les pistes se réduire, pour arriver à n’en retenir qu’une seule : nous aurons la réponse le lendemain.

Mardi 09 avril, nous nous rendons chez un mécanicien, des plus sympathiques (dernière piste) qui nous demande d’attendre : il aura une réponse mercredi. Nous essayons d’autres ships, et nous comprenons que le marché d’occasion n’existe pas à Malte et qu’il est préférable pour tout le monde de ne vendre et de n’acheter que du neuf. Solution inenvisageable……

Mercredi 10 avril,  Laurent téléphone chez le mécanicien. La réponse est négative : il faut encore attendre. Je remarque la déception de Laurent, voir le découragement, cela se comprend. Nous en discutons, et l’ultime solution nous venant à l’esprit est de récupérer les morceaux de mât, réparer ce qui peut l’être, et assembler le tout de manière à établir un gréement de fortune permettant d’être manœuvrable et de rejoindre la Sicile. Les chances de trouver un mât seront bien plus grandes qu’à Malte.

La décision est prise, nous avons de l’outillage conséquent, peu de temps certes, mais le courage et l’envie de faire quelque chose de correct. Le soir même, nous nous mettons à l’œuvre……

Je vous passe les étapes, il suffit de regarder les images.



Préparation des morceaux de mât utilisables...
ou: scions, scions, scions du bois....

Les travaux se feront sur le bateau bleu qui nous sert de quai
Un travail bien pensé est un travail à moitié fait....

Le support de mât est redressé


Le travail sérieux commence

On assemble....

...on ajuste, on colle...




...on perce...

...on contrôle, on cale...

...on assemble, on aligne....

...on taille....

......on "ciseaute"....

....on colle....

...on boulonne....

La tête du mât est remise, avec drisses et cordages

Le mât doit retrouver sa place

Grâce à une "chèvre", le mât est relevé,
avec l'aide de la drisse de Spi de La Salamandre



Les haubans sont retaillés

Impératif d'avoir les yeux
en face des trous...


Ouf! Ce n'était pas si simple.....

Il faut aussi une voile...


 Vendredi soir, tout est OK. A savoir si cela sera efficace ?? Mais, même réduit, le mât permet de porter de la toile, qui une fois réglée,  fera avancer CARACAL vers la Sicile où Laurent va pouvoir retrouver sa femme Florence et son fils Pao….dans les temps.



Un mât, une voile, ça ressemble à un voilier...



5 ris dans la grand-voile !!!
Bon vent

Laurent est bien arrivé en Sicile et Empédocle l'a bien reçu



3 commentaires:

  1. Très beau travail. Ça me rappelle mon opération du genou.

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  2. Je découvre votre Blog par hasard... Le récit me touche beaucoup, 1000 mercis pour toute votre aide, grâce à vous, Laurent est arrivé à destination! Florence et Pao

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  3. Une aventure qui restera longtemps dans nos mémoires, l'important dans ces circonstances et de garder le contrôle de soi même et d'immédiatement envoyer le plan B sans attendre un seul instant. Il n'y a pas de place pour la peur et la panique dans ces cas là, juste le temps de gérer tout ce qui est en mer pour remettre le moteur en marche et fuir la côte qui se rapproche. Heureusement comme le dit mon ami Armand, Caracal est en acier, c'est une forteresse un voilier extrêmement marin. Obligé pour un navigateur qui voyage en permanence dans des conditions parfois "houleuses". A l'heure qu'il est Caracal a reçu un nouveau mât en alu à Martigues et est repartit pour de nouvelles aventures vers les îles Canaries. Il n'y a pas d'aventures sans accidents ... Laurent avec Caracal

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