DIMANCHE 15 JUILLET
Mot de l’équipière.
Nous avons donc laissé Kestrel à Tazacorte.
Nous avons, Samedi soir, fait la connaissance de Cédric
- le fils de Véronique - et de Christine.
Nous connaissions déjà Zoé,
qui a partagé de bons moments avec Alicia,
l’été dernier.
Véronique et Christian ne quitteront pas
Tazacorte avant la fin du mois.
Notre impératif est le départ pour Toulon,
le 12 Septembre.
Compte tenu du temps,
(the weather, not the time)
cela peut nous prendre un moment pour rentrer.
L'article suivant est pondu pour les navigateurs.
LE MOT DU CAPITAINE
Une fois n'est pas coutume,
le Capitaine explique.
Notre séjour à la Marina de Tazacorte
prend fin.
Comme il s'agit de la dernière île visitée,
il convient de préparer le retour sur Arrecife,
contre vents et marées.
Lanzarote, à l'Est, La Palma à l'Ouest,
implique un
trajet Ouest - Est,
totalement contraire aux vents dominants,
alizés se déplaçant E-W.
Ajoutez à cela des effets venturi
avec des accélérations des vents
jusqu'à 15 Nœuds (28 Km/h)
en plus des prévisions météo.
Il s'agit de prévenir plutôt que de
guérir.
Aussi, depuis une semaine
j'observais la météo marine qui se
dégradait
petit à petit, rendant la traversée
La Palma - La Gomera problématique.
Fort de la petite expérience acquise
durant les trois mois précédents,
et en considérant la météo
qui risquait de nous bloquer
à Tazacorte dix jours supplémentaires,
voire plus, après maintes hésitations
et maints calculs, la décision est prise:
le départ se fera Dimanche,
à 5 heures du matin,
jour de la finale de la coupe du monde,
de foot France - Croatie.
Les maints calculs effectués,
tenant compte de la marée pour sortir du
port,
où il fallait un chausse-pied
pour dégager le bateau,
la quasi absence de vent à cette heure
matinale,
nous forçaient à préférer cet horaire.
Autre élément de taille:
le vent devait forcir en cours de journée.
Sans compter que nous serons à l'heure
pour voir la finale de la coupe,
confortablement installés
au bar Cacatoes, devant une bonne bière
bien fraîche.
Cela, et seulement si les savants
calculs
et la prise de décisions étaient avérés.
Dimanche : 5 heures
Le moteur est mis à contribution
pour atteindre le Sud de l’île.
Arrivés à la pointe S -E de La Palma,
d’un coup, et d’un seul,
les choses se précisent :
20 Nœuds (37 Km /h) réels au bon
plein,
avec une mer qui commence à se former.
Il est 7 h 30.
Les milles s’enchaînent, et la mer se
déchaîne.
Les vitesses du vent augmentent,
Tout comme la hauteur des vagues.
Après quelques départs au lof, je réduis
la voilure
pour la seconde fois : génois et
grand-voile
perdent quelques m², pour rendre la
navigation
plus confortable, et ménager autant bateau
qu’équipage.
Pourtant, vent de face et voiles réduites,
nous ne descendons pas en dessous de 7,5
Nœuds
(14 Km /h).
A cette vitesse, nous arriverons à l’heure
pour la finale de foot.
A 12 Milles de l’arrivée, tout
s’accélère :
Le vent dépasse les 35 Nœuds (65 K/h),
les vagues, combinées à la houle,
fort heureusement dans le même sens,
ont
doublées de hauteur,
et dépassent facilement les 3,5 mètres.
Et là, je vous prie de croire que ça
arrose dur !
Nous prenons des litres et des litres
d’eau
sur le coin du nez.
Trempés nous sommes, malgré les vestes de pluie.
Tout
cela n'est pas très grave :
il fait beau, et la mer n’est pas très froide.
Ultime réduction de la voilure,
à
presque la moitié de sa surface.
Génois et GV atteignent à peine
la moitié de
la hauteur du mât,
sans affecter notre vitesse.
Sportif !
Je qualifie cette navigation de sportive ! !
D’autant plus qu’avec tous ces départs au
lof,
j’ai dû prendre la barre
jusqu’à ce que nous
soyons suffisamment
près des falaises de La Gomera, déventées.
Plus rien ; alors que derrière nous,
c’est l’enfer, avec une mer blanche
et de très grosses vagues qui déferlent.
Nous enroulons le peu de voiles encore
sorties,
le moteur en marche jusqu’au mouillage,
à Vueltas, à 2 Milles de là.
L’ancre est jetée, les vêtements étendus
pour sécher.
Il est 13h15.
51 Milles (94,5 Km) ont été parcourus en 8
heures.
Repas et puis sieste.
Et ensuite . . . en ville . . .
Pour voir ? ? ?
Rien du tout !
Car je me suis pris les pieds dans le
tapis
des fuseaux horaires,
et le match venait juste de se terminer.
C’est pas ballot, ça ? ? ?
Je vous le demande . . .
Enfin, 4 à 2 pour la France, c’est
réconfortant,
la
cana aussi.
L'équipière, suite et fin . . .
J'ai sans doute particulièrement bien dosé
les gouttes de Fleurs de Bach,
car je suis restée stoïque sous la menace,
devant tous les coussins de la chambre à l'avant
par terre - ça ne casse pas -
devant - le Capitaine ne l'a pas écrit -
certaines vagues qui ont atteint la moitié du mât,
et devant le périlleux exercice
qui consiste à descendre dans le carré,
pour aller aux toilettes.
Pensiez - vous que baisser un pantalon
et une culotte pouvait être problématique ?
Et remonter l'ensemble, alors . . .