Ce matin
était le bon matin.
Deux heures
après la pleine mer à Gibraltar,
il convenait de lever l’ancre de la Linea,
pour profiter du courant descendant
qui devait nous faire passer le détroit
(Celui de Gibraltar, Messine étant déjà franchi).
Nous quittons la Linea. |
Voilà bien
quelque chose à laquelle ne sont pas soumis
les voileux de Méditerranée :
les marées.
Et dans le
détroit de Gibraltar, c’est du grand art…
Un courant
permanent se dirige vers l’Est
à travers le détroit et compense l’eau perdue
en
Méditerranée à cause de l’évaporation.
Dixit Monsieur l’Imray.
Et nous, nous allons vers l'Ouest.
Si on ajoute
à cela la force de la marée,
on peut être certain, que par fort vent d’ouest,
on ne passe pas ce fichu détroit.
(Il me semble que nous l’avons déjà
expérimenté !)
Nous étions
donc presque sûrs de nous,
ce matin, même lorsque la météo espagnole,
captée par
Véronique, annonçait du vent fort
à l’Ouest du détroit,
en contradiction avec
les autres météos.
Le mot du Capitaine.
« Bon,
nous verrons bien,
de toutes façons, nous serons au portant…. ».
Tout
voileux sait bien, évidemment,
qu’au portant (au vent arrière)
tout est
différent.
C’est vrai, sauf que là nous devons passer
le détroit de Gibraltar
d’Est en Ouest.
Confiants, nous
l’étions, tout du moins moi….
Nous en avons vu d’autre, c’est vrai,
puis nous
avons affronté sans difficulté
le fameux détroit de Messine, alors Gibraltar,
on va se le faire sans autre formalité,
comme à la parade….pensais-je.
Seulement,
si la sortie de la baie de Gibraltar,
ne fut effectivement qu’une formalité,
une fois sortis de cette baie, il a
fallu conjuguer
un vent très acceptable de 15 nœuds, (28 Km / h)
mais forcissant, et des courants aussi contraires
que
capricieux, portants par d’autres moments,
qui rendaient la tenue du pilote
plus qu’aléatoire.
Pour y remédier, aussi paradoxal soit-il,
nous avons dû
mettre le moteur en marche à 1000 tours/mm
pour un peu plus de tenue.
Avançant
correctement à 4.5 nœuds, (un peu plus de 8 Km / h) toutes voiles
dehors, nous avons dû faire face à une montée rapide du vent (30 nœuds = 55,5 Km / h)
et dû réduire génois et
grand voile.
Seulement,
en plus de forcir, ce vent d’Est
tant attendu et bienfaiteur,
s’est mis à souffler plein
vent arrière.
Plus question pour le pilote auto de faire correctement
son
boulot, et c’est moi qui ai dû faire le sien.
Pas facile de
maintenir la Salamandre comme il faut,
car maintenant les vagues font
allègrement 3 mètres
et déferlent sur la
jupe.
Le vent continue de monter pour atteindre au plus fort
42 nœuds. (78 Km / h)
Nous réduisons
encore le génois
et rentrons totalement la grand voile.
Kestrel, devant nous,
part quelques fois au lof de façon impressionnante, ce qui en dit long sur les
conditions à venir….
J’allais
oublier : au plus fort des difficultés,
un poisson s'est fait prendre sur la canne que j'avais équipée
lors d'une période plus calme.
Le moulinet a chanté
un poisson s'est fait prendre sur la canne que j'avais équipée
lors d'une période plus calme.
Le moulinet a chanté
comme
un beau diable.
Impossible de lâcher la barre et de m’occuper de cette prise.
Je laisse donc faire, je serre le frein et l’on verra bien plus tard.
Plus tard,
c’est juste avant l’arrivée sur Tarifa
ou le poisson ne tirait plus.
Je décide
de couper le fil :
le leurre passera en pertes et profits.
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T A R I F A .
La ville la plus au Sud de l'Europe.
La ville du vent.
Christian
craint de ne pouvoir franchir
la pointe de l’île de Tarifa ;
direction le
port ; nous suivons…
Un ferry arrive au même moment.
Il ne va certes pas nous céder la place.
Coup de
barre avant l’entrée du port,
ce qui permet de rouler le génois,
avant d’aller
s’installer le long d’un quai, avec difficulté.
Ouf !
Tarifa n’est pas un port destiné à la plaisance.
Nous nous installons donc le long d’un quai,
près des lieux d'amarrage des navettes
dont la taille, de près, impressionne.
C'est le gros qui n'aurait pas hésité à nous percuter lors de notre arrivée: un maltais ! |
Départ du ferry. |
1. Tarifa / Tanger: 35 minutes. |
2. |
3. |
4. |
papiers photocopiés en trois exemplaires; 13
€ la nuit …
Nous optons
pour deux nuits, et filons au restaurant…
"Una cana, por favor." |
Foutue météo
qui annonce 20 Nœuds (37 Km / h)
alors que 45 (85 Km / h) s’affichent
à l’anémomètre !
La pointe de l'île de Tarifa. Encore un effort, et nous serons en Atlantique. |
Lieu situé le plus au Sud de l'Europe.
Marque la séparation entre l'Atlantique et la Méditerranée.
Fortifié au XIX ème siècle,
pour contrer la puissance de Gibraltar.
Marque la séparation entre l'Atlantique et la Méditerranée.
Fortifié au XIX ème siècle,
pour contrer la puissance de Gibraltar.
Toujours est-il que nous n'avons pas franchi
la pointe de l'île de Tarifa,
d'où le "presque" du titre.
Nous sommes toujours en Méditerranée.
L a v i l l e .
"Très noble, très loyale et héroïque ville de Tarifa, conquise sur les Maures." |
Le marché. |
La pêche au thon, il y a quelques temps. |
Eglise Saint François d'Assise. |
La ville, vue du château. |
Château de Guzman le Bon.
Le château, dont la construction débute en 960,
est un des plus ancien d'Andalousie,
construit par le premier Émir à prendre le titre de Calife,
Abd er-Rahman III,
afin de contrôler le détroit.
Les colonnes d'Hercule. |
En 1292, Alfonso Perez de Guzman
participe à la conquête de Tarifa
avec Sancho IV de Castille.
Sancho IV le Brave. |
Guzman est l'un des héros de la reconquête.
Ce qui ne l'a pas empêché, à l'occasion,
de se mettre au service de souverains musulmans.
Le château vu du bateau, |
Au dessus de la porte: "Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux, Seigneur des Mondes . . ." |
Fresque. Illusion d'optique. |
Quelques uns des Chevaliers
qui ont conquis Tarifa.
Le Chevalier sans Tête. |
Véronica la Brava. |
Christianus le Sauvage. |
Armando le Débonnaire. |
Brigita Trompe - la - Mort. |
Guzman a préféré voir mourir son fils,
prisonnier des Maures,
plutôt que de capituler.
Eglise de San Mateo.
XVI ème siècle.
Jésus et sa Maman. |
Étonnant: les couleurs de la chapelle. |
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