mercredi 24 juillet 2013

COUCOU...C'est moi, ARMAND....



Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas mis au clavier, non pas pour  vous en jouer un air, car moi et la musique, ça fait deux… En parlant de clavier je parle de celui de «  Nordine-Hateur » (en arabe), bref le  « computer »….. en anglais.

Il fallait que quelque chose d’important se produise pour que je sorte de cette longue  absence  du blog, cette chose  « pseudo intello- littéraire »….Suivez mon regard !! Oui j’ai bien dit absence, voir léthargie  «  pseudo..machin-chose ». Depuis  les navigations de départ, rien de bien transcendant à vous narrer.

 Je préfère de loin, laisser Brigitte, mon épouse, (La  pseudo intello- littéraire), vous tenir la grappe avec les vielles pierres, voire les très, très vieilles pierres, comme celles de MALTE, et, l’histoire, voire la préhistoire, qui s’y rapportent. Moi, la culture, je la vois, il m’arrive de la comprendre,  et de m’en souvenir, mais quant à la faculté de vous la faire partager, là,  je  suis un peu trop brute de fonderie et  pas pseudo intello- littéraire pour deux ronds !!!

Pour faire court, je suis capable de vous  parler technique, de voile et de navigation, et enfin  de  pêche .Tout cela me parle beaucoup plus directement que les temples  dédiés à ces dieux de l’Olympe qui  étaient là, à OLYMPIE, juste pour reluquer  les athlètes, ce qui  me laisse  penser que les déesses grecques étaient de fieffées salo…  euh…mateuses  (sans H) et que leurs homologues masculins doivent être à l’origine du qu’en dira-t-on sur la «  gaytée » hellénique.


                QUITTONS L’ILE DE CORFOU POUR REJOINDRE L’ITALIE 
AVEC HALTE A OTHONOI.


Alors après cette léthargie, de tout bord, et plus particulièrement  nautique, disais-je,  il fallait bien en sortir un jour,  et ce  19 juillet, nous nous sommes préparés à effectuer une « grande et longue » route  de 35 milles nautiques  (70 KM). Ce qui allait nous changer des ces sauts de puce faits depuis deux mois entre les îles grecques et le continent, où les vents sont absents, la houle ne provenant que les bateaux de touristes, où les mouillages sont essentiellement composés de sable et d’algues. Paradis pour les loueurs  de voiliers où, de véritables flottilles se déplacent,  souvent composées d’équipages étonnamment jeunes,  qui se rejoignent le soir et festoient comme il se doit. Ils nous laissent bien loin de l’idée que l’on se fait du gentleman navigateur, discret à souhait, choisissant le calme d’une crique « idyllique », ou les  commodités des ports de très bonne fréquentation.

Nous vérifions, tout le matériel  laissé de coté depuis deux mois, l’état du haubanage, le passage des écoutes et autre drisses, des fois que…  les niveaux, huile et eau ; rangement nécessaire de l’intérieur du bateau, qui durant ce séjour grec, en l’absence de tangage et de roulis, avait retrouvé tous ses bibelots et autres multiples objets, donnant, à la Salamandre, un grand coté de « chez soi ».Bref nous nous préparons à du sérieux.

Du sérieux, que nenni. Pas un souffle  de vent, et nous rejoignons au moteur,  l’entrée du petit port de l’île minuscule d’OTHONOI. Nous  ne sommes  ici que pour y passer la nuit, sachant que le lendemain, le vent va se lever, dans la bonne direction, avec la force « juste ce qu’il faut ».

Bon ce n’est pas sur la navigation d’aujourd’hui qu’il faut compter pour s’amariner. Nous en verrons plus après, pensais-je...
  
                           20 JUILLET :
 OTHONOI –LE CASTELLA EN CALABRE
                           OU « LA GRANDE TRAVERSEE »

La veille au soir, à OTHONOI, nous avons rendu visite à la taverna, tenue par MASSIMO. Aux dires de nos amis Italiens :"Tch’est uné perchoné très ,très gentilé, y mangiamo très très bien. Si tou a l’ ocasioné d’aller, va de la parté dé Sabrina, Fabio et Sissi". (Sissi étant le chien. IL CANE en italien. Imaginez  un peu qu’on l’ait appelé LONI=il CANE LONI !!!!!).

 Chose dite, chose faite, nous sommes venus, nous avons vu, nous avons mangé !!! Tout était comme indiqué par l’ami Fabio. Mais notre venue était surtout liée à l’utilisation d’internet, afin d’y prendre et d’y enregistrer les dernières météo. Après une lecture  attentive (selon la formule consacrée), nous décalerons notre départ et partirons demain matin vers les 8/9  heures : 1O/15 Nds de vent du nord.

L’annexe  bien sanglée, les vêtements de navigation  sortis, les gilets de sauvetage, harnais et  mousquetons à portée, tout est déjà prêt pour demain matin.
Petit déjeuné pris, comme à l’habitude, Brigitte a préparé un thermos de café « pour la route ». Il est 8 Heures. Nous levons l’ancre, et faisons route vers l’ouest.

 Je passe sur les prévisions météo, je vous en ai déjà  dit trois mots. De vent du nord point ; mais de nord-ouest , oui ! La nuance peu paraître mince, mais sur une distance de 128 MN, les degrés comptent, et le confort aussi. La vitesse du vent, elle aussi annoncée à 10- 15 Nœuds, se situe plutôt vers 18-23 Nœuds, en ayant les mêmes conséquences décrites précédemment.

Puisque les prévisions ont un peu changé, et bien soit ! Nous changerons également les nôtres, et nous modifions, dès le départ, le cap, afin de nous retrouver au vent de travers, plutôt que nez au vent. Ainsi, allié à un réglage correct du bateau, nous filons bon train entre 6 et 7 Nœuds, pendant plus du tiers de la traversée, du canal d’Otrante au le golfe de Tarente.

A peine partis, à 10 MN d’OTHONOI,  une des deux cannes à pêche se met à chanter. Quel beau bruit pensais-je, car si les îles grecques sont une merveille, pour ce qui est de la pêche au gros, RIEN !!! Me réjouissant d’avance, d’un bon tartare de thon et autres tranches grillées au cœur rosé, j’arbore un large sourire, partagé par Brigitte, que la vision d’un pareil menu  ravit d’avance. Vous avez déjà lu dans ces pages, le protocole : réglage du frein du moulinet… etc…et puis plus rien ! Et une fois de plus, au moment d’attaquer la bête, celle-ci s’est libérée de l’hameçon…..

La déception se lit sur nos visages, et je m’en veux, encore une fois, d’avoir raté cette belle  promesse de poisson on ne peut plus frais.

Les heures passent, les vents parfois changent, et de direction et d’intensité, et c’est l’occasion de s’occuper, en reprenant les réglages, en faisant d’hypothétiques changements, et de cap et de destination. J’annonce à Brigitte, que, si le vent est favorable, nous  pourrions,( conditionnel) rejoindre Syracuse d’une seule traite…Quelques heures  passent, les vents ont encore changé, il n’est plus question de trois nuits de navigation non stop. Le regard de Brigitte s’illumine….Allez savoir pourquoi …. 


La journée s’étire, lentement, et en fin d’après- midi, nous voyons la pleine lune se dessiner, alors qu’il fait grand jour, annonçant une nuit claire, toujours préférable et moins stressante qu’une nuit sans lune.
La Lune, un peu plus tard, alors qu'il fait nuit.
 En quelques minutes, nous voyons les moutons sur l’eau  disparaître. La houle s’aplatie. Le vent passe de 15 à 5 Nds, les voiles ne portent plus… Nous avons le choix entre le moteur où le spi, qu’il va falloir gréer, régler, et surveiller attentivement. La décision du capitaine est prise. Un voilier est fait pour naviguer à la voile. Alors gréons le spi !  En deux temps trois mouvements…Là,  j’exagère un peu, ils nous a fallut un peu plus de temps…Le spi est hissé, et nous atteignons la vitesse faramineuse de 3,5 Nds. Nous en profitons pour manger un peu, et boire beaucoup…d’eau. Quand, finalement, au bout de trois heures, le vent devient nul, nous n’avons plus le choix : le spi retrouve sa chaussette, nous enclenchons la machinerie, et les bielles se mettent  en marche.

Le soleil est déjà bien bas et  nous nous préparons à passer la nuit. Petite laine, gilet de sauvetage, harnais de sécurité, quelques calories vite englouties, boissons  chaudes prêtes, les coussins fabriqués à Monastir sont installés. Tout est prêt, il n’y a plus qu’à……

Soudain, je vous laisse imaginer… une de mes cannes pousse la chansonnette.

 Puis dans les secondes suivantes, la deuxième. Je vous épargne le rituel, déjà amplement décrit. Sachez que  nous mangerons du thon frais au prochain arrêt. He oui ! Sur les deux cannes, une a lâché, mais  sur l’autre, le poisson bien « hameçonné », a fini dans le bateau. Immédiatement, il a fait l’objet de la plus grande attention. Assommé, éviscéré, tête tranchée, coupé en filet, le tout rangé dans une boite  en plastique et mis au frigo. Voilà quatre bons  kilos de bonne viande, qui vont améliorer l’ordinaire….
                                                             

Et d'un !


La nuit est tombée, nous vérifions l’éclairage, nous scrutons les lumières alentour pour y repérer  d’éventuels cargos. Nous sommes sur un couloir de navigation : la vigilance est de mise.

 Une heure passe, mes deux cannes à pêche sifflent de conserve. Pas de panique. Je serre les freins des moulinets, je réduits la vitesse. Vous allez me dire : je croyais que c’en était terminé avec le rituel ? C’est exact, vous avez raison, mais là, précisément, ce n’est pas un poisson, mais deux, qu’il va falloir sortir, et cela vous ne l’avez pas encore lu ! Je vous la fais courte, dix kilos de thon frais rejoignent le frigo. Et un doublé…Et un... Je suis hilare. Hé oui j’aime pêcher !!!!

Et de deux...
Et de trois....

Brigitte, quant à elle, est un peu dégoûtée par toute cette hémoglobine déversée lors de la capture. Il y en a partout. Le combat a été rude, et  seul contre deux, il fallait que le sang gicle et il était hors de question que j’y laisse, moi, le moindre globule rouge.

Je fais le ménage, et après moult seaux d’eau de mer, les traces et les indices de cette lutte ont enfin disparu. Je range les cannes, la pêche est terminée, le frigo est plein.


Le soleil, ce matin, s'est levé à l'Est....

 La nuit passe paisiblement, au doux ronronnement du moteur, qui nous mène à  5 Nds,  jusqu’à  LE CASTELLA .

 Il est 10 H 30, heure grecque, soit 9 H 30, heure italienne : nous avons changé de fuseau horaire.

Nous mouillons à proximité du port, nous mangeons, rangeons le plus gros et après une bonne douche, nous allons dormir.

J'entreprends la fabrication des nombreuses conserves de thon à l’huile d’olive et aux herbes.

Salivez, vous pouvez, car, déjà expérimentée, la recette est excellente.

Peut-être qu’un jour je vous dévoilerais le secret… 




Château Aragonais...

...qui va donner le nom au village, Le Castella.

2 commentaires:

  1. Bravo pour la pêche et quelle pêche, bravo pour les photos et encore bravo pour les commentaires
    André et Armelle de Samoa

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  2. alors la ..... LA PROSE d'armand m'en bouche un coin ! une suggestion pourquoi ne pas en faire un livre de toutes vos épopées !! et la pêche que de beaux thons et si bon à en lire la recette de quoi survivre un bon moment !!gros bisous les amis
    m annick

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