lundi 15 mai 2017

NOUS SOMMES PASSES . . . ENFIN, PRESQUE . . .TARIFA



Ce matin était le bon matin.

Deux heures après la pleine mer à Gibraltar, 
il convenait de lever l’ancre de la Linea, 
pour profiter du courant descendant 
qui devait nous faire passer le détroit 
(Celui de Gibraltar, Messine étant déjà franchi).


Nous quittons la Linea.


Voilà bien quelque chose à laquelle ne sont pas soumis 
les voileux de Méditerranée : les marées.

Et dans le détroit de Gibraltar, c’est du grand art…

Un courant permanent se dirige vers l’Est 
à travers le détroit et compense l’eau perdue 
en Méditerranée à cause de l’évaporation. 
Dixit Monsieur l’Imray.

Et nous, nous allons vers l'Ouest.

Si on ajoute à cela la force de la marée, 
on peut être certain, que par fort vent d’ouest, 
on ne passe pas ce fichu détroit. 
(Il me semble que nous l’avons déjà expérimenté !)

Nous étions donc presque sûrs de nous, 
ce matin, même lorsque la météo espagnole, 
captée par Véronique, annonçait du vent fort 
à l’Ouest du détroit, 
en contradiction avec les autres météos.


Le mot du Capitaine.


« Bon, nous verrons bien, 
de toutes façons, nous serons au portant…. ».
 Tout voileux sait bien, évidemment,
 qu’au portant (au vent arrière) 
tout est différent. 

C’est vrai, sauf que là nous devons passer 
le détroit de Gibraltar d’Est en Ouest.

Confiants, nous l’étions, tout du moins moi….

Nous en avons vu d’autre, c’est vrai, 
puis nous avons affronté sans difficulté 
le fameux détroit de Messine, alors Gibraltar, 
on va se le faire sans autre formalité, 
comme à la parade….pensais-je.

Seulement, si la sortie de la baie de Gibraltar, 
ne fut effectivement qu’une formalité, 
une fois sortis de cette baie,  il a fallu conjuguer 
un vent très acceptable de 15 nœuds, (28 Km / h) 
mais forcissant, et des courants aussi contraires 
que capricieux, portants par d’autres moments, 
qui rendaient la tenue du pilote plus qu’aléatoire. 

Pour y remédier, aussi paradoxal soit-il, 
nous avons dû mettre le moteur en marche à 1000 tours/mm 
pour un peu plus de tenue. 
Avançant correctement à  4.5 nœuds, (un peu plus de 8 Km / h) toutes voiles dehors, nous avons dû faire face à une montée rapide du vent (30 nœuds = 55,5 Km / h) 
et dû réduire génois et grand voile.

Seulement, en plus de forcir, ce vent d’Est 
tant attendu  et bienfaiteur, 
s’est mis à souffler plein vent arrière. 

Plus question pour le pilote auto de faire correctement 
son boulot, et  c’est  moi qui ai dû faire le sien. 

Pas facile de maintenir la Salamandre comme il faut, 
car maintenant les vagues font allègrement  3 mètres 
et déferlent sur la jupe. 
Le vent continue de monter pour atteindre au plus fort 
42 nœuds. (78 Km / h)

Nous réduisons encore le génois 
et rentrons totalement la grand voile. 

Kestrel, devant nous, part quelques fois au lof de façon impressionnante, ce qui en dit long sur les conditions à venir….

J’allais oublier : au plus fort des difficultés, 
un poisson s'est fait prendre sur la canne que j'avais équipée 
lors d'une période plus calme.
Le moulinet a chanté 
comme un beau diable. 

Impossible de lâcher la barre et de m’occuper de cette prise. 
Je laisse donc faire, je serre le frein et l’on verra bien  plus tard.

Plus tard, c’est juste avant l’arrivée sur Tarifa 
ou le poisson ne tirait plus. 
Je décide de couper le fil :
 le leurre  passera en pertes et profits.


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T A R I F A .


La ville la plus au Sud de l'Europe.
La ville du vent.

Christian craint de ne pouvoir franchir
 la pointe de l’île de Tarifa ; 
direction le port ; nous suivons…

Un ferry arrive au même moment. 
Il ne va certes pas nous céder la place.

Coup de barre avant l’entrée du port, 
ce qui permet de rouler le génois, 
avant d’aller s’installer le long d’un quai, avec difficulté.
 Ouf !














Tarifa n’est pas un port destiné à la plaisance.

Nous nous installons donc le long d’un quai, 
près des lieux d'amarrage  des navettes
 dont la taille, de près, impressionne.



C'est le gros qui n'aurait pas hésité à nous percuter
lors de notre arrivée: un maltais !




Départ du ferry.

1. Tarifa / Tanger: 35 minutes.


2.

3.

4.




Arrivée du ferry.



























Vue du château.


Un tour devant la Police Portuaire ; 
papiers photocopiés en trois exemplaires; 13 € la nuit …

Nous optons pour deux nuits, et filons au restaurant…

"Una cana, por favor."




Foutue météo qui annonce 20 Nœuds (37 Km / h) 
alors que 45 (85 Km / h) s’affichent à l’anémomètre !




La pointe de l'île de Tarifa.
Encore un effort, et nous serons en Atlantique.


Lieu situé le plus au Sud de l'Europe.
Marque la séparation entre l'Atlantique et la Méditerranée.
Fortifié au XIX ème siècle,
pour contrer la puissance de Gibraltar.






Toujours est-il que nous n'avons pas franchi 
la pointe de l'île de Tarifa,
d'où le "presque" du titre.
Nous sommes toujours en Méditerranée.




L a   v i l l e .



"Très noble, très loyale et héroïque ville de Tarifa,
conquise sur les Maures."






Le marché.



La pêche au thon, il y a quelques temps.

Eglise Saint François d'Assise.











La ville, vue du château.




Château de Guzman le Bon.




Le château, dont la construction débute en 960, 
est un des plus ancien d'Andalousie,
construit par le premier Émir à prendre le titre de Calife,
Abd er-Rahman III,
afin de contrôler le détroit.


Les colonnes d'Hercule.

En 1292, Alfonso Perez de Guzman
participe à la conquête de Tarifa 
avec Sancho IV de Castille.



Sancho IV le Brave.

Guzman est l'un des héros de la reconquête.

Ce qui ne l'a pas empêché, à l'occasion, 
de se mettre au service de souverains musulmans. 




Le château vu du bateau, 
























Au dessus de la porte:
"Au nom de Dieu le Clément,
le Miséricordieux,
Seigneur des Mondes . . ."



















Fresque. Illusion d'optique.



























Quelques uns des Chevaliers 
qui ont conquis Tarifa.


Le Chevalier sans Tête.

Véronica la Brava.




Christianus le Sauvage.

Armando le Débonnaire.
























Brigita Trompe - la - Mort.

















Guzman a préféré voir mourir son fils,
prisonnier des Maures,
plutôt que de capituler.










Eglise de San Mateo.

XVI ème siècle.




Jésus et sa Maman.

























Étonnant: les couleurs de la chapelle.

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