lundi 22 avril 2019

DE MADERE A PORTO SANTO.

Mardi 16 Avril.

Il est 10 heures lorsque nous quittons Funchal.

Direction:

PORTO SANTO.


Pour les navigateurs, le capitaine se met au clavier.



Bonjour lecteurs assidus.


Une fois n’est pas coutume, le capitaine vous raconte…

Veille de ce mardi 16 avril : consultation des fichiers météo, lesquels sont minutieusement étudiés, comparés, agrémentés des : « et si… », « au cas où… », « on ne sait jamais… ».

Bref, évocation des différents cas de figure qui se termine presque toujours par : « on verra bien, de toutes façon, ce sera comme ça sera !!! ». 
 
Et oui vous l’avez bien compris, quoique l’on fasse, la météo, science totalement inexacte depuis que nous naviguons, n’est là que pour nous rassurer, nous donner le top départ de moult navigations qui ne se sont pas, mais alors là pas du tout, déroulées comme prévu, forçant souvent à des diètes  non inscrites au menu et des insomnies dues à des crampes de tout le système digestif, qui bien malgré lui, non seulement répugne à absorber quoique ce soit, mais en plus à force de contractions répétées, cherche à se dégager d’un quelconque relief,  qui n’existe  pas, puisqu’au régime forcé.

Bref avec la météo mieux vaut se préparer au régime plutôt qu’à stresser avant le départ pour savoir si l’on a rien oublié.

Ceci dit dans mon propos d’aujourd’hui, les victuailles et leur quantité ne posaient pas de problème particulier, puisque notre navigation n’allait durer que quelques heures, le temps nécessaire pour parcourir les 44 mn (81 Km) qui nous séparent de Funchal, capitale de Madère, de l’île voisine, Porto Santo.

Cependant il est tout de même important de prendre la météo, même incertaine, pour le départ.

C’est chose faite, ce sera mardi 16 Avril à 10 h, avec vent portant légèrement N/O dont la force devrait monter au fil des miles.

J’opte pour la stratégie consistant à me dégager le plus possible du sud de  Madère pour ensuite tirer tout droit 
jusqu’à Porto Santo.

Ce ne fut pas chose simple, le vent variant en force et direction nous obligeant à passer les voiles d’un bord à l’autre et « lycée de Versailles ». Suffisamment écartés de l’île, nous arrivons tant bien que mal à maintenir le bateau plein vent arrière, voiles en ciseaux (que c’est beau), difficiles à tenir.

Bref nous faisons du cap mais avons pas mal allongé la distance à parcourir.
Arrivés à la pointe sud-est de Madère, le vent monte et les creux se forment. Les vagues déferlent, s’écrasant contre la jupe, et très vite le pilote m’indique que :
1)   il faut réduire,
2)   il faut barrer,
3)   les tentatives de départ au lof et à l’abattée 
se font plus fréquentes et que
4)   je suis un cave d’être resté les voiles en ciseaux 
dans ces conditions.

 C’est à ces moment que mes souvenirs me renvoient à l’époque du succès télévisé de l’homme orchestre, à la différence, que la musique n’est pas la même, et que la scène n’a pas la même stabilité. Bon je ne rentrerai pas dans les détails mais je suis venu à bout des manœuvres, non sans quelques appréhensions, mais avec succès.

Le reste de la route s’est déroulé somme toute assez bien, jusqu’au moment où nous passons l’extrémité sud-ouest de 
Porto Santo, où les conditions sont encore plus difficiles que celles précédemment décrites, le vent ayant  atteint la trentaine de nœuds .
Le port est en vue, pas de place nous prévient Kestrel arrivé avant nous mais, bonheur, nous pouvons mouiller dans le port, bien que celui-ci soit bien occupé. 
Nous nous glissons entre deux bateaux, l’ancre tient bon, le vent souffle…. 

Il est temps de sortir un bon poulet basquaise que j’ai cuisiné puis mis en conserve. Avec du riz, un bon coup de vin, une douche, un comprimé pour dormir et bonne nuit les petits…. 
Poum poum poum …poum poum: gros nounours vous dit au dodo.

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